jeudi 11 avril 2013

ROLE DE L'INFIRMIERE D'ACCUEIL ET D'ORIENTATION DANS LE SERVICE DES URGENCES

Article D. 6124-18 du code de la santé publique dispose que « Lorsque l’activité de la structure des urgences le justifie, l’équipe comprend en outre un infirmier assurant une fonction d’accueil et d’organisation de la prise en charge du patient. Cet infirmier met en œuvre par délégation du médecin présent dans la structure, les protocoles d’orientation et coordonne la prise en charge du patient, le cas échéant jusqu’à la prise en charge de ce dernier ».

FAITS :

Une personne se plaint depuis plusieurs jours de douleurs à l’épaule, au bras, à la poitrine du côté gauche ainsi que d’essoufflements. Elle va aux urgences. Elle est accueillie par un agent administratif, puis reçue par une infirmière d’accueil d’orientation (IAO), laquelle s'entretient avec le médecin urgentiste qui décide de la renvoyer chez elle sans l’ausculter en lui indiquant de consulter son médecin traitant. = > Décès suite à une embolie pulmonaire secondaire à une phlébite du membre inférieur gauche.

EXPERTISE :

« La patiente s’est présentée au service des urgences. Elle n’a bénéficié d’aucun soin ni d’aucune exploration. Elle n’a pas été examinée par un médecin. Elle a été accueillie initialement par un agent administratif sans responsabilité de soin. Elle a ensuite été interrogée par l’infirmière d’accueil qui a reçu ses doléances et les a transmises au médecin urgentiste. Ce dernier, sans avoir vu ni interrogé ni examiné la patiente, décide de la renvoyer, lui indique de revoir son médecin traitant et se rendre à la consultation de chirurgie comme prévu, consignes dont il a chargé l’infirmière de les transmettre à Mademoiselle L. ».

JUGEMENT :

= > responsabilité du Centre Hospitalier.

« Mademoiselle L est décédée d’une embolie pulmonaire en rapport avec la migration d’un caillot sanguin provenant d’une phlébite du membre inférieur gauche survenue dans les suites d’une fracture du fémur gauche.

Elle n’a été reçue que par l’infirmière et non par le médecin malgré ses symptômes et la connaissance qu’avait l’établissement des pathologies à risque dont était atteinte la patiente (elle était suivie pour cette fracture ainsi que pour une maladie de Crohn).

Ce manquement relève une faute dans l’organisation et le fonctionnement du service hospitalier de nature à engager la responsabilité du Centre Hospitalier ».

CONCLUSION :

L’infirmière d’accueil est d’orientation a pour rôle de constater l’ensemble des symptômes des patients arrivant aux urgences et de réaliser un « premier tri » d’orientation. Lorsque l’infirmière d’accueil est d’orientation ne s’estime pas compétente ou si elle a un doute sur une pathologie, le médecin urgentiste doit lui- même réaliser l’évaluation du patient.

mardi 8 janvier 2013

INFECTION NOSOCOMIALE ET NON RESPECT DES PROTOCOLES D'HYGIENE ET DES REGLES D'ASEPSIE

FAITS :

Blessure de l'index de la main droite avec une disqueuse. Transfert au service des urgences d'une clinique. Opération par un médecin urgentiste. Soins par trois autres médecins urgentistes. Contraction d'une infection.

EXPERTISE :

= > Manquements à l'encontre de l'ensemble des médecins : intervention en salle de suture et non dans un bloc opératoire, sans masque ni calot mais seulement avec des gants stériles, sans préparation cutanée ni antibio-prohylaxie etc. Pourtant, une plaie en regard d'une articulation est quasi systématiquement associée à une section du tendon extenseur ce qui fait courir le risque d'une arthrite septique.

Les experts reprochent également à la clinique :

  • un manquement aux conditions d'asepsie
  • une absence de dossier médical permettant le suivi des soins.


Conséquence : augmentation du risque d'infection.

JUGEMENT :

Perte de chance de 90% subie par le patient d'éviter l'infection, dont la clinique est responsable à hauteur de 20% et les praticiens à hauteur de 70 %.

Cf. TGI Aix-en-Provence - 9 février 2012