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mercredi 30 janvier 2013

RETARD DE DIAGNOSTIC ET INFECTION NOSOCOMIALE

FAITS :

Un patient souffre d’une périarthrite scapulohumérale droite.

Traitement : trois infiltrations et pratique de radiographies standard. Le rhumatologue prescrit une arthrographie avec arthroscanner. Deux jours après l’arthrographie, son épaule est devenue extrêmement douloureuse.

Au 6e jour de l’arthrographie, il consulte en urgence son médecin rhumatologue. Diagnostic : épaule aiguë hyperalgique ». Traitement : infiltration de corticoïdes. Le rhumatologue ne prescrit aucun examen radiologique ou biologique.

A J.15 de l’arthroscopie, le patient consulte un chirurgien orthopédiste. Diagnostic : syndrome de Parsonage et Turner. Prescription : électromyogramme et séances de rééducation + infiltration intra articulaire de corticoïdes sous contrôle radiographique.

Quelques jours plus tard : Consultation en urgence d’un 2e chirurgien orthopédique. Diagnostic : patient apyrétique = > aucune mobilité active de l’épaule mais mobilité passive. Traitement : infiltration extra articulaire de corticoïdes par voie sous acromiale.

Trois jours plus tard : Consultation d’un nouveau médecin. Hospitalisation immédiate au centre hospitalier pour diagnostic d’un syndrome biologique inflammatoire avec une élévation importante de la VS et de la CRP. Examen : ponction Diagnostic articulaire : staphylocoque doré. Traitement : lavage arthroscopique à deux reprises, antibiothérapie adaptée.

Reproche du patient : retard du diagnostic de sepsis.

EXPERTISE :

Concernant le radiologue : défaut d’information sur les suites de l’arthrographie. Le patient aurait dû savoir qu’il devait recontacter le radiologue ou le médecin prescripteur si l’arthrographie posait des problèmes de tolérance.

Concernant le rhumatologue : diagnostic d’épaule aiguë hyperalgique sans avoir pris les moyens d’en vérifier le bien-fondé (radiographies) et absence de bilan + défaut d’information sur les suites éventuelles de l’arthrographie qu’il avait prescrite. = retard de diagnostic et réalisation d’une infiltration contre indiquée.

Concernant le premier orthopédiste : défaut d’information sur la possibilité d’une arthrite infectieuse et absence d’examen biologique qui aurait pu conduire au diagnostic.

Concernant le 2ème chirurgien orthopédiste : absence de prescription d’examens et de diagnostic

JUGEMENT de 2009 :

  • Responsabilité du radiologue : 50%,
  • Responsabilité du rhumatologue : 30%,
  • Responsabilité du premier chirurgien orthopédiste : 5 %,

Radiologue qui a pratiqué l'infiltration prescrite par le premier chirurgien : 5 %, (en tant que médecin, il devait également en apprécier le bien-fondé),

  • Reponsabilité du 2e chirurgien : 10 %